Les hommes sont comme les plantes, qui ne croissent jamais heureusement, si elles ne sont bien cultivées.
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QUE FAIRE FACE A L'ECHEC A L'UNIVERSITE ?

Nous pouvons formuler plusieurs propositions intéressantes :
1. Que l’université soit bien outillée avec des enseignants compétents et motivés.
2. Meilleure orientation, meilleure connaissance du milieu universitaire dès le secondaire, multiplication des passerelles entre les différentes facultés, un encadrement efficace, etc... Il y a là quelques pistes qui permettraient d'améliorer l'orientation des étudiants et de réduire ainsi le taux d'échec.

Ces propositions permettront-elles d'atteindre l'objectif d'une réduction de l'échec sans que soit menée une réflexion parallèle sur les moyens nécessaires en termes humains, financiers, matériels pour permettre à l'université d'accomplir ses missions ?

Rien n'indique que l'échec des étudiants trouve son origine dans le processus de massification de notre enseignement supérieur, à l'inverse, cette massification est aujourd'hui une réalité et une nécessité, économique, culturelle, pour notre pays. Cette démocratisation se doit donc de permettre au plus grand nombre d’étudiants de réussir. C'est à l'aune de cette exigence que doivent se mesurer les efforts à entreprendre.

En effet, pour nombre d'étudiants aujourd'hui la réussite à l'université, et tout particulièrement au sein des premiers cycles, relève d'un véritable " parcours du combattant " :  niveau de départ faible, difficulté d'inscription dans les  facultés de son choix, manque démotivation des enseignants, de personnels administratifs et techniques, exiguïté et pauvreté des locaux pour étudier, absence de bibliothèque, difficultés matérielles pour se loger, se nourrir, se soigner, accumulation de stress et de surmenage... Ce sont là autant d'obstacles à surmonter alors que l'entrée dans " ce monde inconnu " nécessiterait un encadrement et un soutien plus importants.

 L'université ne peut régler à elle seule tous les maux de la société.

On ne saurait également appréhender la question de l'université en dehors de son contexte, à savoir la crise très forte qui marque toute notre société.

L'université congolaise ne vit pas en vase clos : la réalité de la société congolaise aujourd'hui c'est l'existence des millions de chômeurs, des milliers de diplômés sans emploi. C'est la généralisation de la précarité. L'échec à l'université, c'est aussi et très largement l'absence de débouchés et d'emplois à la sortie.

Aussi efficaces soient-elles, l'orientation et la formation resteront impuissantes si les emplois n'existent pas. D'où la nécessité d'une vraie politique économique et sociale axée sur l'emploi et la satisfaction des besoins de tous.

Poser l'hypothèse d'une société de croissance nouvelle et de plein emploi justifie le besoin de formation de haut niveau pour la majorité des citoyens. La démocratisation de l'enseignement supérieur, incluant la réussite du grand nombre est bien entendu une question de justice mais elle est aussi une nécessité pour le développement de la société. L'enseignement supérieur doit posséder les moyens nécessaires pour former les citoyens de demain, les former à un travail, les former pour leur permettre de maîtriser les évolutions scientifiques et techniques d'un monde en continuelle transformation.  Former pour former conduit à l’échec de souffrir pour rien.


Max KUPELESA © 2006
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