Les hommes sont comme les plantes, qui ne croissent jamais heureusement, si elles ne sont bien cultivées.
   
   
Education à l'entrepreneuriat

La création d’entreprise, et d’une façon plus large, l’entrepreneuriat sont aujourd’hui unanimement reconnus comme étant des phénomènes vitaux pour les sociétés post-industrielles, par leur contribution à la régénération et au développement des économies.

L’entrepreneuriat est le moteur qui entraîne l’économie de nombreuses nations dont la croissance est largement expliquée par le taux et le rythme des innovations et des créations d’entreprises ou d’activités. L’entrepreneuriat apporte, par ailleurs, des bénéfices aux individus qui peuvent trouver, dans les situations entrepreneuriales, des sources de satisfaction, d’accomplissement personnel et des opportunités d’entrée ou de développement de carrière.

L’entrepreneuriat concerne donc tous les pays, toutes les catégories et toutes les générations d’individus dans chaque pays. Il peut donc faire l’objet d’enseignement et de pratique. Et surtout, dans un contexte où, publiquement certains journalistes de RFI posent la question de savoir si les Africains ont l’esprit d’entreprise, sans perdre le temps à chercher le pourquoi de la question, il est impératif et urgent d’inscrire cette branche au programme.

L’enseignement de l’entrepreneuriat

Depuis de très nombreuses années aux Etats-Unis, pays précurseur, les universités offrent des cours et programmes en entrepreneuriat. L’éducation et la formation dans le domaine de l’entrepreneuriat répondent à des objectifs multiples et à une demande sociale bien déterminée.

Les objectifs concernent la sensibilisation des étudiants pour les aider à voir, dans la création d’entreprise, une option de carrière possible, et pour développer en eux des attitudes positives et favorables vis-à-vis des situations entrepreneuriales.

Ces objectifs peuvent tourner également autour du transfert et du développement des connaissances, compétences et techniques spécifiques destinées à accroître le potentiel entrepreneurial des étudiants. A ce niveau, il s’agit de mieux les préparer à penser, analyser et agir dans des situations particulières et des milieux différents ( petites et moyennes entreprises) en tant qu’entrepreneurs.

L’accroissement de la demande d’éducation et de formation en entrepreneuriat est multi-sources. Nous pouvons décrire seulement les trois plus importantes. La première source est gouvernementale : la croissance économique, la création d’emplois, le renouvellement des entreprises, le changements technologiques et politiques, l’innovation dépensent très largement, dans le paradigme post-industriel, des créations d’entreprises et d’activités. D’où l’intérêt croissant pour les entrepreneurs et des questions du type : Comment et où susciter des vocations entrepreneuriales ? Comment éduquer et former les futurs entrepreneurs ?

La seconde source vient des étudiants : ceux, tout d’abord, qui envisagent à très court terme ou à plus long terme, de créer leur entreprise ; ceux, ensuite, qui souhaitent acquérir des connaissances indispensables, selon eux, au bon déroulement de leur carrière dans des entreprises quelle qu’en soit la taille. Ces dernières s’intéressent de plus en plus à l’entrepreneuriat et orientent progressivement leurs approches de recrutement de jeunes acdres vers des individus dots des connaissances, attributs et parfois expériences utiles à l’acte entrepreneurial.

Les petites, moyennes et grandes entreprises constituent la troisième et dernière source. Elles semblent privilégier, aujourd’hui, d’autres compétences et comportements managériaux au niveau de leurs cadres, qui induisent une évolution des processus et méthodes d’apprentissage, lesquels passent du mode didactique au mode entrepreneurial.

L’enseignement de l’entrepreneuriat au Congo ?

La RDC a grandement besoin d’entrepreneurs pour qu’ils créent et développent des entreprises et des emplois. La RDC a corrélativement besoin que son système éducatif joue un rôle plus important dans l’éveil des élèves et des étudiants à l’entrepreneuriat et dans la préparation des futurs entrepreneurs.

L’enseignement de l’entrepreneuriat est quasi nul dans les écoles et les universités congolaises. Ceci explique, sans doute, le fait que la culture de la création d’entreprise passe par la famille, et beaucoup d’entrepreneurs congolais actuels n’ont fait acquérir les entreprises nationalisées. La culture de la création d’entreprise ne passe pas encore par le système éducatif. On comprend mieux pourquoi la création d’entreprise par des étudiants ou des jeunes diplômés de l’enseignement supérieur et universitaire représente un phénomène plus marginal dans la société congolaise.

Il conviendrait de réaliser une bonne étude identifiant les meilleures pratiques en matière d’enseignement de l’entrepreneuriat afin de les diffuser plus largement dans les écoles les instituts supérieurs et les universités de la RDC pour éviter d’aller chaque jour chercher des investisseurs à l’étranger. Et comme notre économie n’est pas fameuse, les vrais et les bons entrepreneurs ne mordent jamais, et nous nous retrouvons avec les plus mauvais profiteurs de l’Asie qui en sont encore au stade de l’exploitation des Noirs. Ce n’est pas non avec une économie rudimentaire et informelle qu’on peut développer un pays.

L’entrepreneuriat constitue une compétence de base qui doit être acquise à travers l’apprentissage tout au long de la vie. Il convient donc de promouvoir l’enseignement de l’entrepreneuriat dans tous les niveaux d’études, de l’école primaire à l’université afin de développer les qualités personnelles et de former à la création et à la gestion de l’entreprise.

Les objectifs à poursuivre sont : sensibiliser les élèves au fait que l’activité indépendante représente une possibilité de carrière (l’idéal étant que chacun peut devenir non seulement un salarié, mais aussi et surtout un chef d’entreprise), promouvoir les qualités personnelles en rapport avec l’entreprise (créativité, sens de responsabilité, capacité de risque) et fournir les compétences techniques et commerciales nécessaires pour créer et gérer une entreprise. Pour y parvenir, on se servira des exemples de meilleures pratiques du monde comme modèles-types.

L’enseignement de l’entrepreneuriat dans les instituts supérieurs et dans les universités doit favoriser et développer :

- les compétences managériales : la capacité à résoudre les problèmes, la capacité d’organisation, de planification, de prise de décision, de prise de responsabilité,
- les compétences sociales : la coopération, le travail en groupe, la capacité d’apprentissage autonome de nouveaux rôles
- le développement de la personnalité : la confiance en soi, la motivation continue, l’esprit critique, la capacité de réflexion personnelle, l’endurance et la persévérance
- les compétences entrepreneuriales : savoir apprendre de façon autonome, sens de l’action, créativité, capacité de risques, capacité de concrétisation des idées, capacité de gestion, de relations stimulantes, sens des affaires
Pour conclure, l’entrepreneuriat n’est pas simplement un moyen, une technique pour créer une entreprise, c’est surtout une attitude générale à développer en chacun dans la vie quotidienne et dans toutes les activités professionnelles. L’entrepreneuriat est désormais un important fondement de la croissance et du développement durable. Pour impliquer tout le monde à sortir de la petite économie de survie qui laisse tout l’espace aux étrangers, il sera important d’instituer la journée nationale de l’éducation à l’entrepreneuriat.

Max KUPELESA © 2006
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