Les hommes sont comme les plantes, qui ne croissent jamais heureusement, si elles ne sont bien cultivées.
   
   
Introduction à la psychanalyse

         Projet et démarche

         Devant un auditoire essentiellement composé de médecins, Freud résume les thèses et les thèmes de la science psychanalytique en empruntant beaucoup d’exemples à la vie quotidienne.

        Quel est le projet de Freud ?  Souligner que les actes manqués, les rêves et les névroses dévoilent l’action des processus inconscients. Ainsi conclura-t-il avec les thèmes de la thérapeutique analytique et du transfert.

         Analyse de ‘l’œuvre

         Première Partie : Chapitres 1 à 4 : Les actes manqués

         Chapitre 1 : Introduction

         Freud part d’une brève définition de la psychanalyse, conçue comme thérapeutique : La psychanalyse est un procédé de traitement médical de personnes atteintes de maladies nerveuses. Il souligne la spécificité de la psychanalyse par rapport aux autres traitements médicaux, le traitement psychanalytique ne comportant qu’un échange de paroles entre l’analysé et l’analyste.

        Freud rappelle que l’invocation du principe de inconscient, mais aussi de la sexualité, fait partie des éléments qui attirent la désapprobation sur la psychanalyse.

         Chapitre 2 à 4 : Les actes manqués

         Il s’agit de ces actes qui ratent leur but intentionnel et expriment autre chose que celui-ci, de ces petits accrocs à la vie de tous les jours, tels que les lapsus, les erreurs involontaires, etc. Exemple : en ouverture d’une année académique, le recteur dit : « Je déclare close l’année académique… ». Les actes manqués, loin d’être accidentels, ont un sens et expriment une intention de l’inconscient, des éléments incomplètement refoulés.

         Deuxième Partie : Chapitres 5 à 15 : Le rêve

         Tout comme la première partie, la deuxième traite de l’homme normal, cette fois dans la perspective du rêve, cette réalisation illusoire d’un désir, cet exutoire de l’inconscient. Qu’est-ce qu’interpréter un rêve ? C’est remonter du contenu manifeste au contenu caché, de manière à découvrir l’inconscient, les idées cachées du rêve.

        Dans le chapitre 9, Freud s’attache à la déformation du rêve, où la censure joue un rôle capital et se manifeste par des lacunes, des atténuations, des approximations, par le déplacement du centre de gravité du rêve. Freud analyse ensuite (Chap. 11) le travail d’élaboration du rêve, c’est-à-dire les transformations et déformations de l’inconscient, en passant du rêve latent au rêve manifeste : se produit une condensation, une traduction abrégée du rêve latent, où un petit nombre d’images résulte d’une diversité d’idées latentes. Se réalise aussi un déplacement, œuvre de la censure des rêves : l’intérêt se déplace vers des éléments différents de ceux du rêve latent, ou de moindre importance.

        L’élaboration et la déformation des rêves sont elles-mêmes inséparables d’un symbolisme. Lorsqu’il existe un rapport constant entre l’élément d’un rêve et l’interprétation qu’on peut en faire, cet élément est un symbole, un mode de représentation figuré, où l’eau, par exemple, figure la naissance, le voyage en chemin de fer, la mort, etc. Ainsi tout le psychique étouffé apparaît dans le rêve.

        Dans l’esprit de Freud, le rêve, nous révélant que l’inconscient peut opérer des déguisements complexes, ne fait que préparer à l’étude des maladies mentales appelées « névroses ». Le rêve est étudié à titre d’introduction à l’étude des névroses, ce qui était beaucoup plus correct que s’il avait fait le contraire. Mais de même que le rêve prépare à la compréhension des névroses, il ne peut, à son tour, être compris dans tous ses détails, qu’après qu’on a acquis une connaissance exacte des phénomènes névrotiques. Il existe une parfaite analogie entre la formation d’un rêve et celle d’un symptôme névrotique.


        Troisième Partie : Chapitres 16 à 27 :  Théorie générale des névroses 

        Les première et deuxième parties portaient sur l’homme normal ; la troisième concerne les névroses, ensemble d’affections dont les symptômes sont l’expression d’un conflit psychique trouvant ses racines dans l’histoire infantile du sujet. Un névrosé souffre de refoulement. Plus précisément, le névrosé reste fixé à un moment du passé : son psychisme inconscient demeure attaché à l’époque où ses désirs obtenaient satisfaction. Ou bien il est en état de fixation à un stade antérieur du développement psychique, ou bien il a rencontré des obstacles et a réellement régressé. Donc Fixation, régression et refoulement, c’est-à-dire, maintien dans l’inconscient de représentation risquant de provoquer du déplaisir à l’égard d’exigences issues de la censure, définissent la névrose. Par ailleurs, le sens des symptômes est inconnu du malade.

        Freud s’attache à l’angoisse, différente de la peur et montre que les symptômes se forment pour empêcher le développement de l’angoisse. Angoisse et processus de transformation en angoisse désignent, en psychanalyse, tout comme en psychiatrie, des phénomènes centraux : la décharge sous la forme d’angoisse constitue le premier sort réservé à la libido qui subit le refoulement. Ce n’est ni son seul sort, son sort définitif. Au cours des névroses se déroulent des processus qui tendent à entraver ce développement de l’angoisse et qui y réussissent de différentes manières.

        La fin de la troisième partie (Chap. 17-18) étudie le transfert et la thérapeutique analytique. Il s’agit de supprimer le refoulement, d’aider le malade à libérer sa libido, l’énergie de sa pulsion sexuelle fixée au passé ou prisonnière de ce dernier.

        Si la psychanalyse se heurte (en 1915-1917 et même bien encore aujourd’hui) à un parti-pris manifeste, Freud achève son cycle de conférences sur une note optimiste, saisissant le mouvement de diffusion analytique : « En tant qu’agent thérapeutique, l’hypnotisme n’a pas tenu ce qu’il avait promis au début ; nous autres psychanalystes devons nous considérer comme ses héritiers légitimes ». 

        En conclusion, Freud espère nous libérer par la vérité et la connaissance. La psychanalyse guérie par le savoir.

 -------------------------------------- Max Kupelesa Ilunga, sj

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