Ce sont des conduites ancrées dans le biologique. Il faut distinguer la notion de faim de celle d'appétit :
- Faim : Etat somatique provoqué par le manque de nourriture et supprimé par l'ingestion d'aliments.
- Appétit : Etat conscient de désir de nourriture provoqué par l'intérêt éprouvé pour tel ou tel aliment. Cela varie selon l'individu, l'âge, les coutumes, les sexes, les climats.
Alimentation aux différents âges
La nature des aliments :
Il y a deux sortes d'aliments: Le cuit et le cru. Le cuit est une transformation culturelle du cru, comme de laver, sécher, cuire, faisander...
Le cuit est soit rôti (air), soit bouilli (eau) :
- Le bouilli, médiatisé par l'eau, a un aspect conservateur, économique, populaire. C'est la nourriture des sédentaires.
- Le rôti, directement en contact avec le feu, est plutôt réservé aux fêtes, avec aspect de prodigalité.
A partir de tout cela, on choisit notre alimentation. Le végétalisme est issu de l'ancienne peur du cannibalisme. C'est ainsi qu'il y a plusieurs degrés dans le végétalisme, allant jusqu'à refuser tout ce qui rappelle l'homme au niveau de l'animal.
D'une manière générale, tout ce qui évoque les viscères, les humeurs, provoque le dégoût.
---Alimentation et affectivité
Il y a une oralité primitive qui reste chez l'Homme. Elle est encore support de l'affectivité. Ainsi peut on noter 3 comportements oraux présents chez l'Homme de façon habituelle: Avidité, envie et jalousie.
· L'avidité : C'est une consommation à outrance, un grand désir d'incorporation que peut motiver un manque affectif, un sentiment d'abandon. C'est un désir de possession sans limite, car il y a erreur de registre.
· L'envie : C'est un désir mêlé à un sentiment de colère éprouvé par un personne quand elle sait qu'une autre possède quelque chose d'important. Envie et avidité vont souvent ensemble.
· La jalousie : C'est une envie qui s'adresse à une personne. On ressent alors de l'agressivité vis à vis d'une tierce personne, vis à vis de soi même (sentiment d'infériorité), et vis à vis de l'Autre (sentiment d'abandon).
Pathologies alimentaires
L'anorexie :
C'est un refus de nourriture. Cela peut se trouver chez le nourrisson et à l'adolescence (Chez l'adolescente, l'anorexie est l'équivalent de la féminité refusée).
- Chez le nourrisson ce sont des formes d'anorexie réactionnelles (par exemple à un changement de régime, de nourrice, ou lors d'une nouvelle naissance), généralement peu graves. L'Enfant ne mange pas mais ne maigrit pas non plus. C'est une anorexie sélective, concernant une ou deux personnes. Elle s'estompera au fur et à mesure de la maturation. L'anorexie peut aussi revêtir une forme plus grave entraînant l'amaigrissement et la déshydratation. Dans ce cas c'est la cellule Mère / Enfant qui est malade. L'Enfant prend plus plaisir à agresser la Mère que manger. Il passe son temps à la dominer. Ce comportement révèle une perturbation générale. On observera souvent en même temps un ralentissement du développement moteur et du langage, un trouble du sommeil, une absence de jeu, l'apparition de crises d'asthme... Ce sont des Enfants pré psychotiques.
- Chez l'Adolescent : Cette perturbation est essentiellement féminine. La jeune fille se fait une idée fausse de son corps, se force à un régime, perd l'appétit. L'anorexie ne devient néanmoins pathologique que si les 3 symptômes suivants apparaissent: Refus de nourriture, perte de poids et aménorrhée (absence de règles). Souvent la famille insiste, mais le peu que la jeune fille finit par avaler est recraché ou vomi quelque temps après. Les examens somatiques sont négatifs. Chez la fille on note une intense activité intellectuelle avec investissement massif dans le culturel, d'autant plus que le milieu est modeste. Ceci est un symptôme d'une relation perturbée dans la famille, avec très forte agressivité envers la Mère, refus d'identification à la Mère, chantage continuel et désir inconscient de rester une petite fille. Le Père est inexistant, mou, rustre, peu viril: C'est une image qui insécurise énormément la fille. Dans la famille, toute la communication se fait autour de l'anorexie de la jeune fille. Les thérapies sont longues et difficiles. Il faut éloigner la fille de la famille et lui faire suivre une psychothérapie énergique pour instaurer le concept de Loi qui lui faisait défaut jusqu'à présent. On peut aussi utiliser la thérapie familiale.
Chez le garçon, on rencontre l'anorexie avant l'éclosion d'une schizophrénie à la fin de l'adolescence, mais c'est très rare.
La boulimie :
Il convient de distinguer boulimie et obésité :
Le boulimique grossit par tout ce qu'il mange, bien qu'il aimerait manger sans grossir. C'est un maniaque du miroir. Il est actif par rapport à la nourriture.
- Dans la boulimie il y a compulsion de la nourriture, c'est à dire qu'il y a répétition de ce comportement sans pouvoir s'en empêcher. Très souvent le boulimique mange quand il se sait seul, et ce qu'il a dérobé de préférence, n'importe quoi, assis dans un fauteuil ou couché. Il répond à toutes les situations difficiles par une seule réponse inadaptée: le manger. C'est un grand anxieux qui tente de combler par la nourriture un manque affectif. Il a eu une relation maternelle défaillante, par privation ou bien au contraire centrée exclusivement sur la nourriture. Il ne pouvait avoir de relation affective avec la Mère que lors des tétées, puis des repas. Le boulimique est à la fois l'Enfant et la Mère, s'apportant sa propre gratification. C'est un comportement auto érotique avec culpabilité, forçant la personne à manger seule. Le boulimique est quelqu'un qui élabore peu mentalement les conflits puisqu'il trouve dans la réalité une pseudo solution. Les périodes de boulimie s'entrecoupent de périodes d'anorexie. La Mère boulimique est une Mère "sèche".
L'obésité :
Il y a 3% d'obèses somatiques, hommes ou femmes. Il est important pour l'obèse de maintenir son poids. C'est souvent quelqu'un de passif, d'apathique. Les obèses ont peu de confiance en eux mêmes, et ont d'eux une image négative. Leur imaginaire est pauvre. Ils croient échapper aux lois de la diététique ("Ce qui m'a fait grossir, c'est l'angoisse de ces derniers temps"). L'obésité sert à s'affirmer. Elle sert aussi de défense en tant que carapace, non seulement physique mais aussi psychique. Les femmes obèses sont revalorisées par des Enfants gros mangeurs. Que l'Enfant soit fille ou garçon, il donne un sens maternel à son obésité, c'est la bonne Mère. Il existe un fantasme de bisexualité fréquent chez les hommes obèses. Quand l'obèse décide de maigrir, c'est pour faire plaisir à quelqu'un de proche mais la résolution ne tient pas longtemps. L'obésité provient d'une relation à la Mère défaillante soit par une identification à une Mère obèse, soit réactionnelle. La Mère obèse est une bonne Maman qui donne énormément et entre autres à travers l'acte de manger.
Le mérycisme :
Max KUPELESA